Palinodie pour un rêveur

Des choses immenses galopent dans mes rêves

Enfourchées par des cavaliers aux désirs mendiants

Ces folles cavalcades poussent le réel dans ma gorge

Jusqu’à m’étouffer en un simulacre de noyade

Puis d’un souffle, ma tête émerge

Encore tout engluée de pulsations nocturnes.

*

Il saisit les rênes d’une  monture opaline

Le voilà qui avance à pas de dentelles tout en tenant le Monde en respect

Cette atmosphère contrôlée tiédit son corps et le ravit au réel

Son être s’épanche dans les circonvolutions et les volutes de son esprit

Il ne rêve de rien ni de personne

Âme insomniaque prête à sombrer dans une longue nuit diurne.

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Palinodie : de «palin» qui signifie «à reculon, en sens inverse », et «odie» qui veut tout simplement dire «chant». Littéralement «chant qui revient en arrière»­. Selon le Petit Robert : «Antiquité. Poème dans lequel l'auteur rétractait ce qu'il avait dit dans un poème antérieur.»
Texte écrit pour «Fragments de rêves», la proposition de Stéphane Olivier pour un recueil sur Nelligan.

Illustration : Stéphane Olivier http://bourruetburot.blogspot.com/